Quand la douleur est à son apogée : comprendre la transition lors de l'accouchement

Il était une fois, une femme qui se préparait à la plus grande randonnée en montagne de sa vie. Elle avait analysé les différents chemins qui s’offraient durant l’ascension. Elle avait pris des cours de randonnée et même de survie en forêt. Depuis maintenant 9 mois qu’elle se prépare à ce périple ! Et même plus, si l’on considère tous les mois qui ont précédé le lancement officiel de ce projet. 

Elle s’est entourée d’une bonne équipe pour l’accompagner dans cette aventure et aujourd’hui elle se sent prête ! Son voyage débute aujourd’hui ! Alors c’est avec son sac à dos rempli qu’elle part. Elle est seule dans cette aventure, mais elle sait qu’elle peut compter sur son équipe en cas de doute ou de problème. Alors elle avance, d’un pas assuré. Parfois, le chemin se montre plus abrupt qu’elle ne l’aurait imaginé sur les plans, mais elle ne se décourage pas, car elle a confiance en elle ! Elle fait un pas à la fois, elle se concentre sur sa respiration, elle puise son énergie dans la nature qui l’entoure et sa force dans celle que les gens qui l’aiment lui envoient. Parfois, elle commence à être épuisée, mais elle continue. Prends des pauses et en profite pour se recentrer. Elle utilise le bâton de marche que son équipe lui prodigue, mais voilà, elle commence à avoir hâte d’arriver à ce sommet tant attendu pour enfin passer de l’autre côté de cette montagne. Là où sa nouvelle vie l’attend ! Elle voit alors une affiche, pleine d’espoir elle lit l’inscription : 

« Sommet TRÈS bientôt atteint ! » 

C’est alors enthousiaste qu’elle tourne le croche et se but à un mur !! Elle ne s’attendait pas du tout à ça ! Elle ne pense pas être préparée à gravir un mur tel que celui-ci ! 

Savais-tu que c’est une des étapes cruciales lors de ton enfantement ? 

Savais-tu que cette phase arrive en toute fin de travail, lorsque votre col passe de 8 à 10 cm et que l’arrivée de votre bébé est imminente ? Elle peut être très rapide lorsqu’elle est accueillie et vécue en pleine conscience. Et là j’en entends plusieurs dire : « C’est exactement là que j’ai pris la péri ! Avoir su que ça allait aller aussi vite je ne l’aurais probablement pas prise»! Et c’est bien normal surtout quand on sait que c’est durant cette phase que la majorité des épidurales sont demandées et que c’est durant ce moment que les femmes ont l’impression qu’elles n’y arriveront pas et même qu’elles vont mourir parfois ! 

En fait, la phase de transition, aussi appelée affectueusement la phase de désespérance ou le mur, est annonciatrice de la fin du travail. T’sais le dernier coup à donner dans cette ascension de la montagne avant de pouvoir profiter de la vue et de pouvoir prendre une inspiration avant la poussée finale ! C’est effectivement le moment où nous rencontrons notre mur. Celui que nous redoutions compte tenu de l’épuisement des dernières heures. Celui qui nous donne le goût de rebrousser chemin. Les contractions deviennent plus intenses pendant que notre moral commence à vaciller et se fragiliser. À ce moment, nous sommes à la croisée des chemins. 

À ce moment, la femme comprit qu’elle avait un choix à faire. La première option semble intéressante : prendre le chemin alternatif qui lui offre de contourner ce mur. Il n’est pas indiqué si ce chemin est un détour ou un raccourci, s’il est parsemé d’embûches ou très facile, mais il est là, disponible. L’autre option est d’affronter ce mur. De le terrasser ! Elle voit le sommet tout en haut. Il semble si proche et accessible ! Elle ne sait pas si elle sera capable de tout le monter, elle doute d’avoir ce qu’il faut en elle pour gravir cette dernière épreuve !

Le choix est difficile et aucun ne garantit la finalité… c’est alors qu’elle entendit son équipe qui lui rappelait qu’elle a tout en elle, qu’ils ont confiance en ses capacités et qu’ils seront là, peu importe son choix ! Les voix lui rappellent qu’elle avait vu cette étape dans sa préparation ! Qu’elle sait quoi faire ! Ses doutes se dissipent alors et sa confiance ressurgit et elle débuta son escalade.

C’est pour cette raison qu’il est primordial de comprendre, mais surtout de connaître cette phase ! On redoute moins ce qu’on connait non ? Et surtout, on accepte mieux quand on comprend ! Durant cette phase, au lieu de voir ce moment comme un mal nécessaire qui n’en finit plus, voyons-le plutôt comme la lumière au bout du tunnel qui est annonciatrice de la fin. Comme le dernier effort que nous sommes capables de donner. 

Connaitre cette phase peut aussi nous permettre de comprendre encore plus l’importance des pauses durant le travail. Ces moments de répit qui nous permettent de faire un travail plus efficient. Être au fait de cette phase peut nous faire réaliser l’importance d’avoir l’énergie nécessaire, donc d’être bien hydraté et de pouvoir manger si nous en ressentons le besoin ou l’envie ! Comme ça, nous aurons l’énergie nécessaire que nous pourrons aller puiser au fond de nous-mêmes pour passer à travers cette phase finale !

J’ai parlé de travail efficient ! Ce terme très utilisé en marketing est selon moi une bonne façon d’envisager le travail ! Faire un travail actif et avoir des contractions qui sont efficaces revient à dire que le but ultime est d’avoir son bébé entre les mains, peu importe dans quel état nous nous trouvons. Bah ouais hein ! Ça reste ça l’objectif ultime ! Avoir un bébé en bonne santé et une maman en vie ! Mais si je vous disais qu’il est possible de se rendre à cette finalité en ayant un corps et un esprit avec encore (un peu) d’énergie ? C’est là que l’efficience embarque ! C’est de vivre chaque contraction en accord avec elle, les accueillir et les laisser couler en soi. C’est de profiter des pauses pour se reposer (somnoler), refaire nos forces (bois et mange !!!) et surtout ne pas anticiper ce qui s’en vient ! Travailler de façon efficiente c’est aussi utiliser les ressources à notre disposition afin d’économiser nos ressources ! Ainsi, vous atteindrez la phase de la transition avec encore un soupçon d’énergie bien conservé en vous combiné à une équipe encourageante qui vous guidera sur le chemin ! 

Durant l’ascension, ses jambes ne semblent plus vouloir la porter. Ses bras se font fragiles et les doutes recommencent à s’installer. C’est alors qu’elle remarque la ligne de vie qui l’accompagne. Cette corde qui la rattache à la réalité et qui lui permet de se hisser plus aisément vers le sommet. Cette corde composée des encouragements, des mains, de l’amour et de toute la confiance des gens qui la supporte depuis le début de son périple ! Ils croient en elle, eux ! Pourquoi douterait-elle alors ?

Une préparation psychologique à cette phase est très importante. C’est à ce moment que les petits doutes, blessures, inquiétudes peuvent sortir et c’est aussi durant cette phase que si la préparation mentale n’a pas été optimale, nous risquons de perdre nos énergies à nous battre contre du vent. La naissance est un chemin que nous ne pouvons pas faire à 2, nous sommes seules contre nous-mêmes à perpétuellement nous mettre en doute et grandir. Nous sommes la seule à pouvoir prendre les décisions sur comment notre mental va vivre la situation.

C’est alors qu’elle décida de croire en elle du plus profond de son être ! Elle gravit les derniers mètres qui la séparait du sommet et pu enfin admirer la vue. La dernière inspiration avant la descente qui lui apporterait son enfant. Elle y trouvera cette nouvelle vie qui l’attendait et qui s’est forgée durant cette randonnée !