Encore aujourd’hui, les bricolages ont la côte! Pâques, Noël, la fête des Mères; toutes les occasions sont bonnes pour faire un bricolage de bonhomme de neige en papier mâché ou une face de lapin en ouate. On a un modèle bien précis que l’on présente aux enfants dans le but qu’ils reproduisent le modèle, avec le plus d’exactitude possible…. Et ça finit souvent par l’adulte qui le termine pour lui!

Avoue que c’est tentant de subtilement décoller le nez du lapin qui était beaucoup trop à droite, pour le recoller  un peu plus au centre, pour qu’il soit un peu plus cute, mais pas TROP!… Juste un peu, pour que ça paraîsse pas tant, t’sais! On l’a tous fait, au fond c’est pas si grave, mais j’ai envie de vous faire réfléchir à ceci:

Qu’est-ce que les bricolages dirigés apportent à votre enfant. Quels apprentissages est-il susceptible de faire. À quels objectifs les bricolages dirigés répondent-ils?

« Être capable de reproduire une oeuvre » c’est l’objectif voulu, on est d’accord!? Mais qu’est-ce qu’il apporte réellement au développement de l’enfant? La capacité de comprendre des consignes et d’y répondre à la lettre? Mais aussi de possiblement vivre des échecs et d’affecter son estime de soi. Pas systématiquement! Mais on s’entend qu’un adulte de 30 ans et un enfant de 3 ans, n’ont certainement pas les mêmes aptitudes et la même facilité pour créer une oeuvre d’art. Certains enfants moins doués au niveau de la motricité fine, ceux avec une capacité d’attention plus limitée ou simplement ceux qui n’ont pas d’intérêt pour les arts, peuvent  se sentir moins bons s’ils n’arrivent pas à découper la bonne forme ou à colorier dans les lignes. Pour certains, terminer un bricolage peut paraître comme une montagne ou d’un ennui total. Alors pourquoi demander à un enfant de faire un bricolage précis? Quel est notre objectif?

Développer la motricité fine.
Réaliser une oeuvre.
Faire une activité cute.
Rendre maman et papa fiers, surtout!

Et encore une fois, tout ça n’est pas négatif, mais il est aussi possible de faire des bricolages de façon à répondre à tous ces objectifs et à beaucoup, beaucoup  plus encore! Non, l’idée n’est pas de bânir les bricolages, mais de modifier notre approche pour rendre l’activité beaucoup plus intéressante, enrichissante et surtout amusante! 

Alors comment conjuguer activité cute de bricolage et apprentissages bénéfiques pour le développement global?

Par le bricolage-libre. C’est très simple tu vas voir! Tu peux même procéder par thème et ce n’est pas interdit d’offrir un modèle, au contraire, mais voici la nuance;

Sur une table tu peux placer différents matériels artistiques, que tu as choisis, exemple dans ce cas-ci pour une activité sur la thématique de Pâques  : ouates, colle liquide, bâton de colle, crayons de feutre aux couleurs variées, crayons de cire aux couleurs variées, ciseaux, assiettes de carton blanches, etc.. Tu t’installes auprès de lui et tu le laisse explorer à sa manière. Laisse-lui de la place!! On a tendance à souvent être trop au-delà de leurs actions, on ne leur laisse pas assez de place pour prendre des initiatives ou pour « s’ennuyer » : ne pas savoir quoi faire avec ce qu’il a devant lui. C’est de cette façon qu’ils apprennent  à explorer, qu’ils découvrent, qu’ils développent leur imagination! C’est essentiel pour leur permettre de faire des apprentissages! 

C’est une belle occasion pour l’enfant de laisser aller sa créativité, de s’exprimer, de découvrir  ses forces, d’augmenter son estime de lui, de stimuler son imagination, d’explorer différents matériels, différentes textures tout en développement sa motricité fine et son langage. C’est une belle façon de le laisser découvrir quelle colle il préfère, laquelle colle mieux avec tel ou tel matériel. Apprendre de sa propre expérience, de ses propres conclusions! Tout ça, en étant libre de réaliser l’oeuvre qu’il veut et en te rendant fière!! Et c’est aussi une belle occasion de passer un moment ensemble, de renforcir les liens!

Tu peux tout de même offrir un modèle, mais différemment!! Sans insister sur ce que tu fais, réalise toi aussi une oeuvre à côté de lui. Cela va lui permettre de t’observer, de reproduire des gestes, de recevoir un modèle sans avoir la pression pour faire pareil, à le mettre en confiance plutôt que de lui faire ressentir un besoin de performer. Ça ne veut pas dire que tu ne peux pas aider ton enfant et qu’il doit se débrouiller seul de A à Z. Mais l’idée est de ne pas exiger qu’il fasse exactement pareil comme toi! Tu vas voir qu’au final c’est tout aussi cute, peut-être même encore plus!

Coco ne semble pas trop avoir d’intérêt aujourd’hui pour ton activité de Pâques? Tanpis, tu le feras demain! Penses à comment toi tu te sens lorsque tu es « forcé » de faire une tâche dont tu n’as pas envie (ce qu’on appelle communément une « corvée »). C’est souvent loin de nous donner envie de crier youpi et de recommencer demain! C’est pareil pour lui 😉